Rénovation et restauration des secteurs nord-ouest, nord-est et Paul-Bert • 1959-1988 Voir l'inventaire Ajout à votre panier

Cotes extrêmes

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Présentation du contenu

La restauration des vieux quartiers de Tours qui aboutit à la création du secteur sauvegardé en 1973 tire ses origines de l'épineux problème de l'insalubrité d'une partie de l'habitat urbain. Plusieurs municipalités se sont succédé sur le sujet sensible qu'est la résolution des îlots insalubres.

Dès 1921, les élus se rendent compte de la nécessité d'établir un plan d'urbanisme en ce sens. En conclusion du plan de reconstruction établi en 1946, un plan d'aménagement est adopté le 20 mai 1955, majoritairement consacré à la rénovation des vieux quartiers. Le 10 janvier 1959, est formalisé le rapport sur le remodelage et la rénovation d'îlots urbains. Il doit rentrer en application, mais les élections municipales de mars 1959 lui donnent une nouvelle orientation.

Conscient que l'application de ce plan de curetage aboutirait à la destruction quasi-totale des constructions anciennes, le maire Jean Royer décide, le 27 juillet 1961, de suspendre le dispositif.

Mais, c'est en fait à l'architecte Pierre Boille que l'on doit ce changement radical d'orientation. Né à Tours en 1914, Pierre Boille est issu d'une longue lignée d'architectes locaux réputés : c'est le fils de Maurice Boille à qui l'on doit de nombreux édifices à Tours dont l'Hôtel des Postes du boulevard Béranger, et le petit-fils de Marcel Boille, aussi architecte. Son frère Jacques et son neveu Philippe sont également architectes.

Architectes D.P.L.G, il anime un actif cabinet de 1947 à 1984, aux réalisations nombreuses à Tours et en Indre-et-Loire. Professeur à l'Ecole régionale des Beaux-Arts de Tours de 1950 à 1977, son attachement à l'histoire et au patrimoine l'amène à s'impliquer dans la Société archéologique de Touraine dès 1952. Il en sera le président par trois fois, de 1967 à 1970, puis en 1979 et enfin en 1982. Il décède à Luynes en 1995.

Emu par la crainte de voir disparaître le cœur historique de la ville, Pierre Boille s'investit dans une démarche s'opposant à la destruction totale des ilots insalubres. Il propose d'expérimenter une nouvelle politique consistant à remettre en état le riche patrimoine, afin d'en conserver le caractère et l'âme.

Pour cela, il établit un document qu'il intitule « sauvegarde du vieux Tours ». Puis il sollicite une série d'entretiens auprès des responsables locaux et nationaux. Tout d'abord auprès de Jean Royer, qu'il rencontre en octobre 1960 et auprès duquel il demande l'autorisation d'entreprendre des démarches dans le but de restaurer quelques ilots insalubres.

Pierre Boille est donc autorisé par Jean Royer à engager ces contacts. Ceux-ci débutent au profit de relations amicales. Pierre Boille soumet son projet à Pierre Racine, directeur du cabinet du premier ministre Michel Debré dont tout le monde connaît les attaches tourangelles, Pierre Racine étant un ami et un ancien camarade de captivité de Pierre Boille.

Ces contacts permettent à l'architecte d'être reçu, le 7 novembre 1960, par Pierre Sudreau, ministre de la Construction. À la fin de l'entretien, le ministre appelle trois de ses proches collaborateurs et leur déclare : « je vous charge avec Pierre Boille d'établir la doctrine juridique, financière et administrative qui servira de base à la restauration ».

C'est ainsi qu'est créé, en décembre 1961, en liaison avec le ministère de la Construction et de l'Equipement, un secteur de restauration immobilière de 9 hectares, autour de la place Plumereau. Pour appliquer ce plan de sauvegarde, la Ville crée en 1962 la Société d'Economie Mixte de Restauration, dont Pierre Boille sera l'architecte-conseil.

Cette opération consiste donc en la première opération de restauration des vieux quartiers de Tours. Elle est menée sous la tutelle du ministre de la Construction. Elle se poursuivra par une seconde étape qui se traduira par la création du secteur sauvegardé en 1973, cette fois sous l'égide du ministère de la Culture.

Date de l'unité documentaire

1959-1988

Description physique

Nombre d'unités de niveau bas

457

Métrage linéaire

6,40

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives municipales de Tours

Localisation physique

Section contemporaine

Origine

Ville de Tours. Direction générale. Service de l'Urbanisme

Mention conseillée

Archives municipales de Tours

Statut juridique

Archives publiques

Communicabilité

Librement communicable

Descripteurs